Le rétablissement en cas de pandémie doit donner la priorité à l'équité et à l'inclusion

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Auteur : Christin Wiedmann, Ancienne présidente, Society for Canadian Women in Science and Technology (SCWIST)

Cet article a été initialement publié dans Innovating Canada et peut être consulté ici.

Une disparité croissante entre les sexes dans les impacts de la pandémie COVID-19 appelle de nouvelles stratégies équitables et inclusives lors de la conception de l'avenir du travail.

La pandémie du COVID-19 a eu et continue d'avoir un impact disproportionné sur les femmes en amplifiant les inégalités entre les sexes existantes et en mettant les progrès réalisés dans le passé en danger d'être inversés. L'impact négatif de la pandémie est encore plus fort sur les femmes autochtones, les femmes racialisées, les femmes LGBTQ2S + et les femmes de diverses capacités. De plus, il est probable que cet effet sera à long terme et façonnera notre société post-pandémique.

Les données de Statistique Canada montrent que les femmes accomplissent une part démesurée du travail non rémunéré. Les fermetures d'écoles, la fermeture des services de garde d'enfants et l'isolement des ménages augmentent la demande de travail non rémunéré sous forme de travail domestique. Ce travail est susceptible de toucher davantage les femmes, en partie en raison de la structure existante de la main-d’œuvre, mais aussi des normes sociales. Ce problème est exacerbé par le fait que 80% des ménages monoparentaux sont dirigé par des femmes.

Des femmes menant des universités et menant des vies

La réalité des femmes effectuant la majorité du travail domestique s'applique à tous les secteurs, y compris les STEM et le monde universitaire, et elle a de profondes conséquences sur les carrières des femmes.

Un article récent dans Nature suggère que, comme les femmes universitaires assument la majorité du travail non rémunéré, elles prennent du retard sur leurs pairs masculins, publiant moins de prépublications et démarrant moins de projets de recherche.* Cela est encore aggravé par le fait que les femmes professeurs enseignent en moyenne plus et que la transition vers l'enseignement en ligne a augmenté leur charge de travail. Les hommes universitaires, en revanche, sont plus souvent membres de comités non chargés de la recherche, travail qui prend désormais moins de temps, libérant ainsi leurs emplois du temps.

De plus, alors que les femmes universitaires sont susceptibles d'avoir un conjoint qui est également universitaire, les hommes universitaires sont plus susceptibles d'avoir un conjoint qui ne travaille pas à l'extérieur de la maison. Il est probable que des effets similaires aient un impact sur les carrières des femmes en STIM en dehors du milieu universitaire, en particulier lorsque l'on considère les femmes occupant des postes de direction.

La crise mène à l'opportunité

À moins que les employeurs ne prennent des mesures décisives maintenant, la pandémie du COVID-19 augmentera les inégalités entre les sexes au Canada, entravant les carrières des femmes dans les STEM et causant des impacts négatifs à long terme sur la diversité dans les STEM.

En cette période instable de changement, les employeurs ont la responsabilité, et une occasion sans précédent, de concevoir un avenir du travail plus équitable et inclusif. Pour mieux soutenir tous les employés, et en particulier les femmes, les employeurs devraient offrir des options de travail flexibles, une communication claire et cohérente et incarner un leadership inclusif et empathique. Dans leur rapport de mai 2020, Catalyst propose cinq stratégies qui, selon eux, épousera un meilleur lieu de travail:

  1. Diriger de manière inclusive pendant la crise
  2. S'attaquer aux inégalités
  3. Connectez-vous avec empathie
  4. Faites confiance à votre équipe
  5. Travaillez à distance et de manière flexible

Le moment est venu de se concentrer sur ces priorités et de commencer à mettre en œuvre des changements pour s'assurer que les femmes ne sont pas touchées de manière disproportionnée par la pandémie. De même que suggéré par l'ONU, «La reprise doit conduire à un monde plus égalitaire et plus résilient aux crises futures.»

Sources

  • Nature 581, 365-366 (2020)

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