Élections provinciales québécoises 2022

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Nous encourageons toujours nos membres à participer en période d'élections. L'un de nos objectifs est de les tenir au courant des questions qu'ils jugent importantes.

Pour cette raison, la Société des femmes canadiennes en science et technologie a contacté récemment les candidats et candidats de chaque parti participant aux élections provinciales québécoises 2022 qui auront lieu le 3 octobre. 

SCWIST a interrogé par courriel les cinq candidats et candidats qui ont récemment participé au débat du 15 septembre sur le climat, les soins de santé et la langue française soit François Legault de la Coalition Avenir Québec, Dominque Anglade du Parti Libéral du Québec, Paul St -Pierre Plamondon du Parti Québécois, Gabriel Nadeau-Dubois de Québec Solidaire, et Éric Duhaime du Parti conservateur du Québec.

Voici les réponses du Parti libéral du Québec et de Québec solidaire sur les sujets rejetés dans les trois questions. Nous n'avons pas reçu de réponse de la part de la Coalition avenir Québec, du Parti québécois ou du Parti conservateur du Québec.

1. Pensez-vous qu'il y a un écart salarial entre les hommes et les femmes, et les autres groupes en quête d'équité ? Si oui, comment pensez-vous que la législation provinciale pourrait réduire cet écart ?

Parti libéral du Québec (PQL)

PQL: « Malgré l'adoption de la loi sur l'équité fiscale, il demeure toujours une certaine iniquité en matière de revenus entre les hommes et les femmes dans plusieurs secteurs de notre société. Il faut toujours être vigilant afin de travailler à faire avancer la cause des femmes.

Il faut aussi se pencher sur les différentes situations qui freinent l'accès au marché du travail pour les femmes. Pensons entre autres à la pénurie de places en services de garde, qui force trop souvent des femmes à ne pas réintégrer leur emploi parce qu'elles n'ont pas de place pour leur enfant. Nous comptons régler cette situation en faisant de l'obtention d'une place en service de garde un droit et en complétant le réseau pour régler la pénurie de places.»

Québec Solidaire (QS)

QS: «Il y a indubitablement un écart salarial entre les hommes et les femmes. Au Québec, le revenu médian après impôt était de 29 300 $ chez les femmes et de 36 600 $ chez les hommes 2021. La rémunération hebdomadaire moyenne, quant à elle, se situait à environ 925 $ pour les femmes, avec environ 1 124 $chez les hommes. Ajoutons à cela que les femmes étaient plus propices à occuper un emploi à temps partiel (22 % à 14 % chez les hommes).

Pour réduire cet écart, Québec solidaire est le seul parti à prévoir des sommes dans son cadre financier pour effectuer un rattrapage salarial dans le secteur public pour des emplois qui, on le sait, sont majoritairement occupés par des femmes et ont été historiquement sous-valorisés . En effet, Québec solidaire investira à terme 1,46 milliard de dollars supplémentaires annuellement pour bonifier les conditions de travail dans le secteur public. Nous augmenterons également de 290 M$ par année le financement à la mission des organismes communautaires, qui emploient également majoritairement des femmes.

Ce n'est pas tout, Québec solidaire investira également 120 M$ par année supplémentaires pour accélérer le traitement des plaintes en équité salariale. Nous mettrons également en place une allocation pour les personnes proches-aidantes afin de reconnaître ce travail invisible souvent effectué par des femmes.

Il y a tout autant un problème pour les autres groupes en quête d'équité, comme les personnes issues des minorités visibles et les personnes handicapées. Nous mentionnons notamment d'appliquer une cible d'embauche dans tous les organismes publics de 25 % de personnes issues des minorités visibles, jusqu'à l'atteinte d'une cible globale de 18 %, ainsi que l'atteinte d'une cible globale de 10 % de personnes handicapées dans ces mêmes organismes. L'État et les organismes publics doivent montrer l'exemple.»

2. Quel rôle le gouvernement devrait-il avoir dans l'établissement de politiques au travail telles que le congé parental payé, le congé de maladie et le congé familial, ainsi que le salaire minimum ?

PQL : « Le gouvernement joue un rôle déterminant au sujet notamment des congés parentaux payés. Rappelons-nous que c'est justement le gouvernement du Québec qui a mis en place le Régime Québécois d'Assurance Parentale (RQAP). Comme grand employeur, le gouvernement du Québec joue un rôle de leadership en matière de conditions de travail et il se doit d'être un modèle pour le secteur privé.

Historiquement, le salaire minimum a été déterminé afin de représenter 50 % du salaire moyen. Or, avec le contexte actuel de hausse importante du coût de la vie, il y a lieu de revoir cette orientation en partenariat avec les acteurs du milieu économique pour donner un coup de pouce additionnel aux personnes travaillant au salaire minimum tout en évitant des contrecoups trop importants pour les petites et moyennes entreprises du Québec. C'est pourquoi nous savons de tenir des consultations spéciales élargies en vue d'établir la hausse du salaire minimum prévue pour le 1er mai 2023.»

QS: « Québec solidaire garantira à toutes et à tous 4 semaines de vacances par année, en plus de 10 congés de maladie et familiaux. Cette mesure est destinée à 190 M$ par année dans notre cadre financier. Nous augmenterons également le salaire minimum à 18 $/h dès notre arrivée au pouvoir, tout en mettant en place un programme d'aide pour les petites entreprises et les organismes communautaires afin d'atténuer le choc de cette hausse.»

3. Nous sommes à un point tournant en ce moment où l'émergence d'une révolution technologique (c.à.d la quatrième vague industrielle) pourrait soit exacerber les inégalités existantes pour les femmes en STIM (et autres groupes en quête d' équité), soit les améliorer. Comment est-ce que la législation provinciale pourrait être façonnée afin d'assurer que ces inégalités ne s'aggravent pas davantage ?

PQL : « Tout d'abord, il faut revoir notre façon de légiférer. Le Parti libéral du Québec propose une approche inclusive fondée sur l'écoute des partenaires issus du milieu afin que la législation traduise réellement la réalité vécue sur le terrain.

Pour ce faire, il faut être à même de constater que les écarts toujours existants et les analyses de types ADS+ sont définitivement un outil important pour y arriver. En ce sens, nous sommes d'avis qu'il devrait être utilisé de façon systématique dans l'ensemble des analyses et études du gouvernement.»

QS: « Québec solidaire sur pied un véritable ministère Femmes et égalité de genre qui aura notamment pour mandat de procéder systématiquement à une analyse différenciée selon les sexes plus (ADS+) pour l'ensemble des programmes et des réglementations de l'État québécois. Cela inclura certainement l'analyse des programmes spécifiques aux STIM.»


(Anglais)

Les candidats en lice pour la première ministre du Québec sont prêts à se rendre aux urnes. Voici leurs points de vue sur des questions importantes concernant les femmes.

Nous encourageons toujours nos membres à participer aux élections. L'un de nos objectifs est de les tenir informés sur des sujets qui sont importants et pertinents pour eux.

La Société des Canadiennes en science et technologie a récemment approché les candidates aux élections provinciales du Québec qui auront lieu le 3 octobre 2022.

Le SCWIST a contacté par courriel les cinq candidats qui ont récemment participé au débat sur le climat et les soins de santé en français le 15 septembre. Il s'agit du chef de la Coalition Avenir Québec François Legault, du chef libéral Dominique Anglade, du chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon, Québec Le chef de Solidaire Gabriel Nadeau-Dubois et le chef conservateur Éric Duhaime. 

Vous trouverez ci-dessous les réponses des partis libéral et Québec solidaire sur les sujets abordés dans les trois questions soumises par le SCWIST. Nous n'avons pas reçu de réponse de la Coalition Avenir Québec, du Parti québécois ou du Parti conservateur. 

1. Pensez-vous qu'il existe un écart salarial entre les hommes et les femmes, et d'autres groupes en quête d'équité ? Si oui, comment pensez-vous que la législation provinciale pourrait réduire cet écart?

PQL : « Il faut regarder les différentes situations qui entravent l'accès des femmes au marché du travail. Considérant, par exemple, la pénurie de places dans les services de garde, qui oblige trop souvent les femmes à ne pas retourner à leur emploi parce qu'elles n'ont pas de place pour leur enfant. Nous entendons régler cette situation en en faisant un droit d'obtenir une place en garderie et en développant un réseau pour régler la pénurie de places.

Malgré l'adoption de la loi sur l'équité fiscale, il existe toujours une certaine inégalité de revenu entre les hommes et les femmes dans plusieurs secteurs de notre société. Nous devons toujours être vigilantes afin de travailler pour faire avancer la cause des femmes.

QS :  « Il y a sans aucun doute un écart salarial entre les hommes et les femmes. Au Québec, le revenu médian après impôt était de 29,300 36,600 $ pour les femmes et de 2021 925 $ pour les hommes en 1,124. Le revenu hebdomadaire moyen, quant à lui, était d'environ 22 $ pour les femmes, comparativement à environ 14 XNUMX $ pour les hommes. Ajoutez à cela que les femmes étaient plus susceptibles d'occuper un emploi à temps partiel (XNUMX % comparativement à XNUMX % chez les hommes).

Pour réduire cet écart, Québec solidaire est le seul à prévoir dans son cadre financier des sommes pour rattraper les salaires du secteur public pour des emplois qui, on le sait, sont majoritairement occupés par des femmes et historiquement sous-évalués. En effet, Québec solidaire investira à terme 1.46 milliard de dollars supplémentaires annuellement pour améliorer les conditions de travail dans le secteur public. Nous augmenterons également de 290 millions de dollars par année le financement de la mission des organismes communautaires, qui emploient également une majorité de femmes.

Ce n'est pas tout, Québec solidaire investira également 120 millions de dollars supplémentaires par année pour accélérer le traitement des plaintes en matière d'équité salariale. Nous mettrons également en place une allocation pour les soignants afin de reconnaître ce travail invisible souvent effectué par les femmes.

Il y a tout autant de problème pour d'autres groupes en quête d'équité, comme les membres des minorités visibles et les personnes handicapées. Nous proposons notamment d'appliquer une cible d'embauche dans tous les organismes publics de 25 % de personnes issues des minorités visibles, jusqu'à ce qu'une cible globale de 18 % soit atteinte, ainsi que l'atteinte d'une cible de 10 % de personnes handicapées dans ces mêmes organisations. L'État et les organismes publics doivent montrer l'exemple.

2. Quel rôle le gouvernement devrait-il jouer dans l'établissement de politiques sur le lieu de travail telles que les congés parentaux payés, les congés de maladie et familiaux et le salaire minimum ?

PQL : « Le gouvernement joue un rôle décisif dans des domaines tels que le congé parental payé. Rappelons que c'est précisément le gouvernement du Québec qui a mis en place le Régime québécois d'assurance parentale (RQAP). En tant qu'employeur majeur, le gouvernement du Québec joue un rôle de chef de file en matière de conditions de travail et il se doit d'être un modèle pour le secteur privé.

Historiquement, le salaire minimum a été déterminé pour représenter 50 % du salaire moyen. Cependant, avec le contexte actuel d'augmentation importante du coût de la vie, il y a lieu de revoir cette orientation en partenariat avec les acteurs de la communauté économique pour donner un coup de pouce supplémentaire aux personnes travaillant au SMIC tout en évitant des répercussions excessives importantes pour petites et moyennes entreprises du Québec. C'est pourquoi nous proposons de tenir des consultations prolongées spéciales afin d'établir l'augmentation du salaire minimum prévue le 1er mai 2023. »

QS: « Québec Solidaire garantira à tous 4 semaines de vacances par année, en plus de 10 congés de maladie et congés familiaux. Cette mesure est évaluée à 190 millions de dollars par année dans notre cadre financier. Nous augmenterons également le salaire minimum à 18 $/h dès notre entrée en fonction, tout en mettant en place un programme d'aide aux petites entreprises et aux organismes communautaires pour amortir le choc de cette augmentation.

3. Nous sommes actuellement à un tournant où l'émergence d'une révolution technologique (c'est-à-dire la quatrième vague industrielle) pourrait soit exacerber les inégalités existantes pour les femmes dans les STEM (et d'autres groupes en quête d'équité), soit les améliorer. Comment la législation provinciale pourrait-elle être façonnée pour s'assurer que ces inégalités ne s'aggravent pas davantage?

PQL: « Il faut d'abord revoir notre façon de légiférer. Le Parti libéral du Québec propose une approche inclusive basée sur l'écoute des partenaires du milieu afin que la législation reflète véritablement la réalité vécue sur le terrain.

Pour ce faire, il faut pouvoir voir les écarts qui existent encore et les analyses de type ADS+ sont assurément un outil important pour y parvenir. En ce sens, nous croyons qu'il devrait être utilisé systématiquement dans toutes les analyses et études gouvernementales.

QS: « Québec Solidaire mettra en place un véritable ministère des Femmes et de l'Égalité des genres, qui aura pour mandat de procéder systématiquement à une analyse différenciée selon le genre plus (ADS+) pour tous les programmes et règlements de l'État québécois. Cela comprendra certainement une analyse des programmes spécifiques aux STEM. »


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